to grandmama, Hripsema Meneshian-Guleserian
When I look in your eyes I see another world I am safe, I am secure But you are not
If I could, I would travel in time To be there To hold your hand To catch your tears That travel from here to there and back again
Tears are not held in time In the glistening tear drops A memory is held Trapped forever
And then you are there Amid the bombs, the hate Cowering and covering, protecting your young The tears travel back again, to the present, to the now
While I peer and glimpse Curious Yet I cannot understand I am safe, I am secure But you are not
The tears gush I cock my head, hoping to know But the portal is closed to me For you it is wide open You utter in words I never learned I walk away for I am safe and I am secure
And now I return, but the tears have taken you And the portal has slammed the door shut Forgive me Grandmama I never learned, I never understood
The portal calls and beckons For me to learn, for me to understand With my tiny hands, I will shove, I will heave The massive stone taunts me The portal beckons, I twist and turn and squeeze Through the sliver of an opening
I will find the bones and bury them Vehanoosh, Krikor, Marie, Mary, The stillborn
I will find your tears and mix them with the dry, clay earth burned by the heat mixed with the hatred of men
For you, Grandmama, I will understand
Shirley Kalashian Collins April 27, 2007
à ma grand-mère, Hripsema Meneshian-Guleserian
Quand je regarde dans tes yeux Je vois un autre monde Je suis en vie, je suis en sécurité Mais tu n'es pas là
Si je pouvais, je voyagerais dans le temps pour être là pour tenir ta main pour retenir tes larmes qui ne cessent de voyager d'ici à là-bas
Des larmes qui n'ont pas été retenues à temps Dans les gouttes de larmes scintillantes Une mémoire est retenue Prise au piège pour toujours
Et ensuite tu es là-bas Parmi les bombes, la haine En protégeant tes enfants, en les étreignant et les couvrant Les larmes voyagent en arrière de nouveau, jusqu'au présent, jusqu'à maintenant Tandis que je regarde fixement et aperçois Curieuse Je ne peux encore comprendre Je suis en vie, je suis en sécurité Mais tu n'es pas là
Le flot de larmes Je tiens ma tête, avec l'espoir de savoir Mais le portail m'est fermé Pour toi, il est grand ouvert Tu prononces dans des mots que je n'ai jamais appris Je m'éloigne car je suis en vie et je suis en sécurité
Et maintenant je retourne, mais les larmes t'ont prise Et le portail a refermé la porte en claquant Pardonne-moi Grand-mère Je n'ai jamais appris, je n'ai jamais compris
Le portail appelle et rappelle qu'il est temps pour moi d'apprendre, de comprendre De mes mains minuscules, je pousserai, je soulèverai La pierre massive qui me raille Le portail appelle, je tords et la tournure et la pression Par le ruban d'une ouverture
Je trouverai les os et les enterrerai Vehanoosh, Krikor, Marie, Mary, Le mort-né
Je trouverai vos larmes Et les mélangerai avec le sable, la terre d'argile Brûlé par la chaleur Mélangé avec la haine des hommes
Pour vous, Grand-mère, Je comprendrai
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